Skip to content

Blog de SandMarquis

Simplement moi!

Menu
  • À propos
  • Déclaration de Confidentialité
Menu
Illustration symbolique représentant la tension entre la liberté d'expression et la censure. Une personne est en équilibre sur un fil, tenant un mégaphone, tandis que des mains sombres tentent de le lui arracher. En arrière-plan, un journal avec le mot "Truth" est partiellement effacé par un marqueur rouge, illustrant la suppression de l'information. L’image met en lumière le conflit entre le droit à l’information et le contrôle du discours public.

Quand la lutte contre la désinformation devient une menace pour la démocratie

Posted on 16 février 202517 février 2025 by Sandrine Marquis

Dans un monde où l’information circule à une vitesse fulgurante, il est légitime de s’inquiéter des fausses nouvelles et de leur impact sur l’opinion publique. Toutefois, la tentation de criminaliser la « désinformation intentionnelle » soulève une question fondamentale : qui décide de ce qui est vrai ou faux ?

L’idée d’interdire certaines formes d’expression pour protéger la démocratie part d’une intention noble, mais elle ouvre la porte à un danger bien plus grand : celui de la censure étatique. Car derrière le terme de « désinformation », on trouve bien souvent des idées qui dérangent les élites en place. Il est aisé d’imaginer comment un gouvernement, sous couvert de préserver la vérité, pourrait censurer ses opposants politiques et manipuler le débat public.

Prenons un instant pour réfléchir aux précédents historiques. Des régimes autoritaires ont souvent justifié la suppression d’opinions dissidentes en prétendant combattre le « mensonge » ou le « discours nuisible ». En Chine, le Parti communiste contrôle le flot d’informations sous prétexte de lutter contre les rumeurs nuisibles à la stabilité nationale. En Union soviétique, toute critique de l’État pouvait être qualifiée de « propagande anti-soviétique » et réprimée sévèrement. Ces exemples ne sont pas des reliques du passé, mais des rappels des dérives possibles lorsque l’État s’arroge le monopole de la vérité.

En démocratie, la vérité n’est pas dictée par décret, mais émerge du débat, du choc des idées et du droit de chacun à s’exprimer. Oui, la désinformation est un problème, mais sa meilleure antidote n’est pas la censure, c’est l’éducation, la transparence et la pluralité des voix. Les citoyens doivent être libres d’entendre différentes versions des faits et de se forger leur propre opinion. Supprimer les discours que l’on juge faux ou dangereux, c’est nier la capacité du peuple à discerner le vrai du faux, et c’est, en soi, une vision profondément antidémocratique.

D’autant plus que la notion même de « désinformation intentionnelle » est sujette à interprétation. Qui détermine l’intention ? Une erreur de jugement devient-elle un crime ? L’histoire récente nous montre que certaines vérités contestées à un moment donné – sur la pandémie, sur des scandales politiques, ou sur des enjeux économiques – se sont révélées exactes avec le temps. Si nous avions interdit leur diffusion sous prétexte de lutte contre la désinformation, la vérité n’aurait jamais pu émerger.

Plutôt que de criminaliser la parole, nous devrions renforcer la culture du débat et du scepticisme éclairé. Ce n’est pas en muselant des idées que l’on protège la démocratie, mais en encourageant un esprit critique et une presse libre. Car une société qui craint la liberté d’expression au nom du bien commun s’engage sur une pente glissante, où la fin justifie les moyens, et où, au final, la démocratie se trouve sacrifiée sur l’autel de la « vérité officielle ».

Si nous voulons vraiment défendre nos valeurs, protégeons la liberté d’expression plutôt que de chercher à la restreindre. Car une démocratie qui censure pour se protéger est déjà une démocratie qui vacille.

Articles récents

  • Les Enverdeurs : petits dictateurs en devenir
  • La nouvelle religion politique : entre morale imposée et fin de la démocratie
  • Le double standard moral de la gauche : tolérance à géométrie variable
  • Une réponse à Kharoll-Ann Souffrant : pour un débat honnête sur Haïti et le Québec
  • Le privé en santé : bouc émissaire pratique d’un système public défaillant

Commentaires récents

Aucun commentaire à afficher.

Archives

  • juillet 2025
  • juin 2025
  • avril 2025
  • mars 2025
  • février 2025

Catégories

  • Analyse et Opinion
  • Climat et Environnement
  • Culture et Société
  • Désinformation et Censure
  • Droit et Législation
  • Économie et Emploi
  • Éducation et Numérique
  • Éthique et Régulation
  • Innovation
  • Intelligence Artificielle
  • Liberté d’Expression
  • Logiciel libre et Linux
  • Manipulation de l’Information
  • Médias et Journalisme
  • Non classé
  • Politique et Société
  • Politique internationale
  • Satire
  • Sécurité et Cybersécurité
  • Technologie
  • Transformation Numérique
© 2025 Blog de SandMarquis | Powered by Minimalist Blog WordPress Theme