Il y a, dans l’air ambiant du Québec progressiste, un dogme qui ne peut être remis en question sans déclencher une avalanche d’insultes. Ce dogme, c’est l’idée selon laquelle toutes les cultures et religions seraient moralement équivalentes. Osez le remettre en question, et vous voilà catalogué d’office : raciste, islamophobe, voire « d’extrême droite ». Le débat n’a même pas lieu, il est tué dans l’œuf.
Et pourtant, il faut avoir le courage de briser ce tabou : toutes les cultures ne se valent pas. Et toutes les pratiques culturelles ou religieuses ne méritent pas d’être tolérées, encore moins protégées au nom du multiculturalisme.
Le piège du relativisme
Depuis des décennies, on nous martèle que juger une culture différente est une forme d’arrogance coloniale. Mais à force de ne plus juger du tout, on finit par accepter des pratiques inacceptables. On ferme les yeux, non pas par respect, mais par lâcheté déguisée en tolérance.
Faut-il rappeler que certaines cultures pratiquent encore la mutilation génitale sur les enfants, sans leur consentement? D’autres considèrent toujours l’homosexualité comme un crime passible de mort. Et dans plusieurs régions du monde, les femmes n’ont toujours pas le droit de se vêtir librement, contraintes de se couvrir sous peine d’exclusion, de violence ou pire, sous prétexte de « préserver leur dignité ».
Peu importe d’où ces pratiques proviennent, elles n’ont aucune place dans une société libre.
L’hypocrisie des bien-pensants
Ce qui est fascinant, c’est que les mêmes qui s’indignent – à juste titre – de la montée de l’intolérance chez nous, n’osent jamais dénoncer l’intolérance importée. Ils crieront au sexisme si une femme se fait siffler dans la rue à Montréal, mais détourneront le regard lorsqu’une autre femme, immigrée ou réfugiée, est forcée de porter un voile par pression familiale ou communautaire.
Ils défendront bec et ongles les droits LGBTQ+ ici, tout en excusant des régimes étrangers qui emprisonnent ou exécutent des homosexuels. Pourquoi? Parce que la critique, selon eux, ne doit pas franchir les frontières culturelles. C’est une hypocrisie crasse.
Et ce double standard devient encore plus frappant lorsqu’on observe certaines contradictions internes au discours progressiste.
Certaines féministes vont dénoncer avec passion le supposé patriarcat occidental, qu’elles accusent de les forcer à se maquiller, à porter des soutiens-gorges ou à répondre à des standards de beauté… alors qu’en réalité, aucune loi ni religion ne les y oblige.
Mais ces mêmes militantes gardent le silence face aux vraies oppressions que subissent certaines femmes issues de milieux religieux traditionnalistes : voile imposé, contrôle du corps, mariages forcés, pression sociale constante.
Précisons une chose importante : une femme adulte, informée et libre de ses choix, peut bien sûr décider de porter un hijab, un niqab ou même une burqa. C’est son droit le plus fondamental, tant que ce choix lui appartient réellement.
Mais soyons honnêtes : dans bien des cas, ce choix est tout sauf libre. Il est le fruit d’une pression familiale, communautaire, religieuse, et parfois d’une peur bien réelle de représailles.
Combien de femmes issues de milieux conservateurs peuvent réellement retirer leur voile sans craindre l’exclusion, la honte, ou pire encore? Peu. Et cela prouve que la liberté vestimentaire, dans ces contextes, n’est qu’une illusion. Et cette réalité-là, trop de progressistes refusent de la voir.
Pourquoi ce silence ? Parce que critiquer cela serait « raciste » ou « islamophobe ». Encore une fois, on protège une idéologie au détriment des victimes qu’on prétend défendre.
Le devoir de nommer le mal
Il ne s’agit pas ici de hiérarchiser les personnes, mais bien les valeurs. Toutes les vies humaines ont la même valeur, mais toutes les idées et toutes les traditions ne se valent pas. Refuser de faire cette distinction, c’est renoncer à défendre ce que nous avons de plus précieux : la liberté, l’égalité, la dignité de chaque être humain.
On ne peut pas réclamer l’égalité hommes-femmes, les droits des enfants, la liberté d’expression et l’émancipation des minorités sexuelles tout en fermant les yeux sur des coutumes ou des lois qui piétinent précisément ces principes.
La vraie diversité, c’est la liberté
Accueillir des gens de toutes les origines, oui. Leur permettre de vivre en sécurité et en liberté, oui. Mais cela suppose aussi de défendre fermement nos valeurs. Car une société qui n’a plus le courage de dire non à l’inacceptable finira par renier ses propres fondements.
La vraie diversité ne consiste pas à tout accepter, mais à tracer une ligne claire entre ce qui est compatible avec une société libre, et ce qui ne l’est pas.
Il est temps de le redire haut et fort : non, toutes les cultures ne se valent pas. Et ce n’est pas être haineux que de défendre ce qui nous rend humains : notre liberté de choisir, de penser, de croire ou de ne pas croire, d’aimer qui l’on veut et de vivre sans craindre la répression.
Conclusion
Je tiens à être bien claire : mon intention n’est pas de réclamer une nouvelle législation gouvernementale, ni d’imposer un mode de vie unique à quiconque. Ce que je propose, c’est d’ouvrir un espace de discussion honnête, sans censure ni intimidation, où l’on puisse réfléchir ensemble aux contradictions de notre société. Un environnement où chaque personne, peu importe ses origines, puisse faire des choix éclairés et libres concernant son corps, ses croyances et sa façon de vivre — sans pression, ni dogme, ni peur des représailles. C’est cela, à mes yeux, le véritable respect de la diversité.