L’image populaire de Robin des Bois, celle d’un homme au cœur noble qui “vole les riches pour donner aux pauvres”, est devenue un slogan facile, souvent brandi par la gauche pour justifier des politiques de redistribution. Pourtant, une lecture honnête de la légende révèle une réalité bien différente — et infiniment plus riche. Robin des Bois n’était pas un partisan de la redistribution socialiste, mais un résistant contre l’abus de pouvoir, la corruption de l’État, et la fiscalité injuste imposée par un régime illégitime.
Le véritable ennemi : l’État illégitime
Dans la légende traditionnelle, le shérif de Nottingham est l’antagoniste principal. Mais ce dernier ne représente pas “les riches” en général. Il est plutôt un agent du pouvoir royal usurpé, travaillant pour le prince Jean qui a pris le trône en l’absence de Richard Cœur de Lion, le roi légitime parti en croisade.
Le shérif, comme d’autres hommes de main du prince Jean, impose des taxes oppressives, vole les terres des petites gens, et utilise la loi comme une arme contre le peuple. Robin des Bois, loin d’être un voleur ordinaire, rend justice en ciblant spécifiquement ces abusants. Il redonne ce qui a été volé par la force et la fraude de l’État, et non en s’attaquant à des fortunes honnêtement acquises.
Robin n’est pas Marx
L’analogie moderne faite par certains militants de gauche, qui voient en Robin un précurseur du marxisme, est donc profondément malhonnête. Robin ne prône pas la collectivisation des biens ni la haine de classe. Il ne réclame pas un État plus fort pour redistribuer les richesses, bien au contraire : il combat un État corrompu qui s’en prend aux innocents. Sa cause est celle de la justice naturelle, de la légitimité du droit et du respect de la propriété privée — des valeurs aujourd’hui plus proches d’une pensée libertarienne ou conservatrice que socialiste.
Une lutte pour la liberté, pas l’égalitarisme
Robin des Bois se bat pour la restauration de l’ordre légitime, pour un roi juste (Richard), et pour que le peuple soit protégé contre les excès du pouvoir. Il ne cherche pas à niveler les conditions de tous, mais à réparer une injustice flagrante : celle d’un pouvoir illégitime qui taxe, exproprie et terrorise.
La richesse en soi n’est jamais présentée comme un mal. Ce sont les abus de pouvoir qui le sont. Et Robin n’a aucun problème avec la noblesse ou les seigneurs, tant que ceux-ci sont justes. Sa propre cause est enracinée dans un code d’honneur chevaleresque.
Conclusion : Une légende dévoyée à des fins politiques
La récupération moderne de Robin des Bois comme icône de la redistribution forcée est donc un contresens historique et idéologique. Il n’est pas un bandit rouge, mais un défenseur du droit contre l’État abusif. En ce sens, ceux qui aujourd’hui militent pour plus de taxes, plus de redistribution et plus de coercition étatique feraient mieux de chercher un autre porte-étendard.
Robin des Bois, s’il vivait aujourd’hui, ne volerait pas Jeff Bezos pour donner à “la collectivité” — il dénoncerait la collusion entre gouvernements et corporations, la fiscalité excessive, et la confiscation étatique au nom d’un “bien commun” toujours flou mais toujours centralisé.