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Illustration d’un moine tenant une croix et un livre intitulé "Politics", avec des hommes pendus en arrière-plan et une balance de justice en feu.

La nouvelle religion politique : entre morale imposée et fin de la démocratie

Posted on 10 juillet 202510 juillet 2025 by Sandrine Marquis

Des intellectuels comme Jordan Peterson soutiennent que la décadence de notre civilisation occidentale serait le fruit d’un abandon de la religion traditionnelle. Selon eux, sans transcendance, les sociétés perdent leurs repères moraux, s’effondrent dans le relativisme, et sombrent dans le chaos. Je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas tant l’absence de religion qui est en cause, mais le fait que la religion a été remplacée par quelque chose d’encore plus dangereux : une idéologie politique sacralisée.

La politique moderne est devenue une nouvelle foi. Une foi sans Dieu, mais avec ses dogmes, ses prêtres, ses hérésies et ses bûchers. Les croyances politiques identitaires, qu’elles soient de gauche ou de droite, ne tolèrent plus la contradiction. Elles exigent allégeance, confession, repentance, et excommunient ceux qui refusent de se prosterner. Comme l’a formulé Nietzsche : « Le fanatisme est la seule forme de volonté qui puisse être insufflée aux faibles. »

Les syndicats comme églises militantes

Les syndicats, par exemple, ont longtemps été des outils légitimes pour défendre les droits des travailleurs. Mais aujourd’hui, ils débordent largement de leur mandat. À la CSN ou à la FTQ, on milite désormais ouvertement pour des causes politiques comme la lutte au capitalisme, l’anticolonialisme ou le féminisme radical. On voit même des prises de position sur des enjeux comme le conflit israélo-palestinien ou la gestion des retraites par la Caisse de dépôt.

Mais en quoi cela représente-t-il les travailleurs ?
Ces positions ne sont ni votées démocratiquement par les membres ni liées à l’amélioration des conditions de travail. Ce sont des croisades idéologiques menées par une élite syndicale coupée du terrain. Comme dans une religion, on y trouve l’idée d’un « bien supérieur », justifiant l’imposition d’une vision du monde unique, au nom d’une prétendue « justice sociale ».

Le milieu open source contaminé par le dogme

Même le monde du logiciel libre, historiquement fondé sur la liberté individuelle, l’égalité d’accès et la méritocratie, a été infecté par ces nouveaux dogmes. Des projets comme Mozilla ou même Linux ont adopté des « codes de conduite » où l’idéologie prime sur les compétences. Il ne suffit plus d’écrire du bon code : il faut penser correctement, utiliser les bons mots, éviter les « micro-agressions », et se soumettre à une police morale omniprésente.

Linus Torvalds lui-même a été temporairement écarté, sommé de se rééduquer pour avoir utilisé un ton jugé trop agressif. Une pratique qui rappelle étrangement les confessions publiques imposées dans les régimes autoritaires ou les rédemptions imposées dans les religions.

L’entreprise privée n’est plus épargnée

Les départements RH des grandes entreprises ont, eux aussi, adopté une approche quasi-religieuse. Des formations EDI (Équité, Diversité, Inclusion) sont obligatoires, parfois dès l’embauche. Des programmes de dénonciation interne sont instaurés. Les employés sont jugés non pas sur leurs compétences, mais sur leur « adhésion » aux valeurs de l’entreprise. On embauche en fonction de quotas, on crée des groupes de « diversité » fondés sur l’appartenance identitaire, et on écarte toute critique sous prétexte de « sécurité psychologique ».

Cela rappelle les tribunaux ecclésiastiques : l’hérétique n’est pas jugé pour ses actes, mais pour ses pensées.

La démocratie remplacée par l’inquisition

Dans tous ces milieux syndicaux, communautaires, académiques ou corporatifs, une constante demeure : la critique n’est plus permise. Si vous remettez en question une position « progressiste », vous êtes automatiquement classé comme dangereux, toxique, d’extrême-droite, ou pire encore : « fasciste ».

La peur d’être « cancellé », de perdre son emploi, d’être humilié publiquement, pousse les gens à se taire. La liberté d’expression est remplacée par une peur sourde. Et avec elle, la démocratie recule. On ne débat plus, on excommunie. George Orwell l’avait bien compris : « Le langage politique est conçu pour rendre les mensonges crédibles, le meurtre respectable, et pour donner une apparence de solidité à ce qui n’est que du vent. »

L’effondrement de la justice morale

La morale universelle, qui reposait sur l’idée que chaque humain est égal en droit, et jugé pour ses actions, est remplacée par des morales subjectives tribales.
Un propos ou une blague est jugée acceptable ou inacceptable non pas selon son contenu, mais selon qui l’a dite : une personne blanche, hétérosexuelle et cisgenre sera condamnée ; une personne minoritaire sera excusée, voire valorisée. Le droit cesse d’être égal. On légifère sur les intentions, les identités, les appartenances.

C’est exactement ce que les sociétés religieuses ont toujours fait : juger selon la foi, le rang ou l’appartenance, non selon les actes.

La religion comme matrice de la politique

On pourrait croire que religion et politique sont des sphères distinctes, mais en réalité, l’une a préparé le terrain pour l’autre. Pendant des millénaires, la religion a été le premier système structuré de pouvoir : hiérarchie, dogme, obéissance, punition du blasphème… Ces mécanismes sont les ancêtres directs de nos institutions politiques modernes.

Même dans nos sociétés dites laïques, les réflexes mentaux hérités du religieux persistent. On remplace Dieu par l’État, les prophètes par les experts, les messes par les congrès, les péchés par les biais implicites, et les hérétiques par les personnes “problématiques” à écarter.

Ainsi, ce n’est pas un hasard si la politique contemporaine adopte les traits d’une foi : elle hérite de la forme religieuse tout en changeant le contenu. On ne croit plus en un salut divin, mais en une rédemption sociale, environnementale ou identitaire, tout aussi absolue, tout aussi intouchable.


Conclusion

Nous n’avons pas besoin de replonger dans la religion pour retrouver une boussole morale. Ce qu’il nous faut, c’est une éthique fondée sur des principes universels, rationnels, débattables. Une morale qui respecte la liberté de conscience, la responsabilité individuelle et l’égalité devant la loi.

Tant que nous continuerons à sacraliser la politique, à en faire une religion de substitution, nous continuerons à brûler des hérétiques, à mener des croisades, et à détruire la démocratie au nom du bien.

Et cela, peu importe la foi, est toujours une tragédie.

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