Le débat sur l’immigration est omniprésent, mais il est rarement traité avec honnêteté. Dans les médias québécois, canadiens et américains, on observe une tendance claire : dénoncer bruyamment les politiques migratoires des conservateurs tout en minimisant ou excusant celles des libéraux. Pourtant, les faits démontrent que les politiques sont souvent similaires, indépendamment du parti au pouvoir.
1. Un double standard médiatique
Lorsqu’un politicien de droite applique des mesures d’expulsion ou resserre l’accès à l’immigration, il est immédiatement accusé d’être inhumain, raciste ou xénophobe. En revanche, quand un gouvernement progressiste applique les mêmes politiques, l’indignation médiatique disparaît presque complètement.
Prenons l’exemple des États-Unis :
- Obama a expulsé environ 3,16 millions d’immigrants en situation irrégulière, un record encore inégalé. Pourtant, il est rarement critiqué sur cette question.
- Trump, avec environ 3,13 millions d’expulsions, a été dépeint comme un extrémiste, alors que ses chiffres sont légèrement inférieurs à ceux d’Obama.
- Biden, qui se voulait plus « humain », a déjà dépassé les 4,44 millions d’expulsions en 2021 et 2022, notamment sous prétexte de mesures sanitaires liées au COVID-19.
Au Canada, la même tendance se retrouve :
- François Legault a été critiqué pour avoir demandé le transfert de 80 000 demandeurs d’asile vers d’autres provinces, affirmant que le Québec avait atteint sa limite. Pourtant, Trudeau a approuvé la fermeture du chemin Roxham, mais la réaction médiatique a été beaucoup plus mesurée.
- Le gouvernement fédéral libéral, tout en se proclamant « ouvert à l’immigration », impose aussi des restrictions et des quotas, notamment pour répondre aux tensions sur le logement et l’intégration des nouveaux arrivants.
2. L’immigration : un outil électoral, pas une vraie réforme
Peu importe le parti, l’immigration est un sujet utilisé pour faire campagne, pas pour être réellement réglé. Voici le cycle typique :
- Les libéraux et la gauche progressiste utilisent un discours humanitaire et pro-immigration pour séduire les minorités et les électeurs urbains.
- Les conservateurs, eux, parlent de contrôle et de sécurité pour plaire à leur base.
- Une fois au pouvoir ? Les deux appliquent à peu près les mêmes mesures, car ils sont confrontés aux mêmes réalités économiques et logistiques.
Résultat ?
- Aucune vraie réforme durable, seulement des ajustements temporaires et des discours électoraux.
- Des migrants laissés dans des statuts précaires et des citoyens divisés sur un faux débat.
3. L’hypocrisie québécoise et canadienne sur l’immigration
Ici aussi, la classe politique joue sur les perceptions plutôt que sur les faits.
- Au Québec, la CAQ a réduit le seuil d’immigration en 2019, ce qui a été dénoncé comme du « repli identitaire ». Pourtant, le gouvernement Legault n’a jamais fermé les portes à l’immigration, il a juste ajusté les quotas à la capacité d’intégration du Québec.
- Les libéraux fédéraux augmentent massivement l’immigration, mais sans plan sérieux pour l’intégration, ce qui crée des tensions en logement, en emploi et en services publics. Quand la grogne monte, ils blâment le « racisme systémique » au lieu d’admettre qu’ils gèrent mal la situation.
On voit aussi un discours sélectif sur le type d’immigration :
- Les élites politiques québécoises et canadiennes dénoncent la « fermeture » de certains pays occidentaux face aux migrants.
- Mais ici, on favorise systématiquement une immigration « choisie » (francophone, diplômée, etc.), ce qui revient au même principe de sélection.
4. La vraie solution : une immigration bien gérée, pas un débat politisé
L’immigration ne devrait pas être un simple outil politique ou un sujet de division médiatique. Il faut une approche pragmatique :
- Une gestion réaliste des flux migratoires, adaptée aux besoins économiques et à la capacité d’intégration.
- Un vrai plan pour le logement, l’emploi et les services, au lieu de simplement gonfler les quotas sans préparation.
- Un discours honnête : oui, l’immigration est nécessaire, mais elle doit être organisée intelligemment.
Conclusion : arrêter la manipulation politique
Tant que les médias et les politiciens traiteront l’immigration comme un sujet électoral et non comme un enjeu de société, le débat restera faussé. On continuera à diaboliser un parti tout en excusant les mêmes actions chez un autre, créant un cercle vicieux où rien ne change, et où personne n’est vraiment satisfait.
La question n’est pas de savoir qui est « pro » ou « anti » immigration, mais qui est capable de la gérer efficacement sans hypocrisie.